Eh oui les amis, l’athlétisme français est en danger et personne ne semble vraiment s’en préoccuper. Après les championnats du monde de Paris Saint Denis en 2003, les observateurs envisageaient un un avenir radieux pour le sport olympique n°1. Pourtant, lors de tous les championnats qui ont suivi, cette discipline est allée de déconvenues en déconvenues tentant vainement de rechercher un second souffle en glânant par ci et là quelques médailles. Cette situation a atteint son paroxysme lors des derniers Jeux de Pékin.
Au Comptoir des Sports, nous nous sommes donc intéressés sur les raisons du déclin de l’athlétisme français mais nous allons aussi essayer modestement d’apporter des solutions face à cette chute inexorable.
Un rappel des anciens pour faire face à la fuite des sponsors :
Ce qui a précipité notre attention sur le sujet, c’est le retrait des partenaires traditionnels tels que Gaz De France et Lagardère. Rappelons que le premier qui finançait depuis 10ans le meeting golden league de Paris Saint Denis (qui détient tout de même un record d’affluence 77000 pers.) retire sa manne de 1M euros, essentielle pour garder le statut Golden League (pas assez de records, de stars…). Il va désormais être très dur de récolter une telle somme pour les organisateurs. Pour le second qui finançait la ligue professionnelle d’athlétisme, il faut certainement s’en prendre à la fédération qui a maladroitement fait attendre « ces généreux » pourvoyeurs de fonds. En effet, nous misions beaucoup d’espoir sur cette ligue professionnelle qui avait certes connu un départ difficile mais qui commençait à prendre ses marques. Dès lors, il ne faut pas s’étonner de voir nos athlètes (Hanany, Mbandjock, Reynaert…) s’expatrier à partir du moment où il n’existe pas de structures professionnelles capables de les accueillir.
Il faut se rendre à l’évidence que ceux qui dirigent l’athlétisme en France manquent d’influence. Au comptoir, nous faisons appel aux « grandes gueules » de l’athlé afin qu’elles montent au créneau. Dans ce pays, à un moment où l’on veut du changement, il est temps de s’impliquer d’avantage. Messieurs Galfione, Diagana ou encore Mmes Pérec, Arron, vous à qui l’athlétisme a tant donné, il est temps de faire entendre votre voix et d’arrêter d’être de « gentils représentants » juste bon à commenter (et encore…). Nous avons vu que des athlètes comme Romain Mesnil avaient été missionnés pour prospecter des sponsors. Mais avec tout le respect que j’ai pour lui, cela ne suffira pas, il faut que nos têtes d’affiche s’engagent.
Une pratique de moins en moins répandue chez les jeunes:
Aujourd’hui les gens ne se reconnaissent plus dans la pratique du haut niveau où toutes les performances font l’objet de suspiscion. Prenons l’exemple de l’E.S Montgeron Athlètisme, le groupe qui a connu la plus grosse affluence, c’est le groupe loisirs (pour ceux qui veulent pratiquer mais sans trop se faire mal). Nous comprenons cet état d’esprit et il est d’ailleurs préférable lorsque l’on ne connaît pas trop la course à pied d’intégrer ce type de groupe. Par contre, l’esprit de compétition qui est quand même l’essence de ce sport, disparaît progressivement. C’est dommage car cela prouve tout de même qu’il existe un fort potentiel de gens qui aiment ce sport. Il nous appartient alors de cultiver cet esprit, cette envie de repousser ses limites dès le plus jeune âge. Dans ce contexte, la fédération et le monde politique doivent accorder plus d’importance au sport scolaire mais pas en faisant des annonces spectaculaires.
A chaque grande compétition internationale, on attribue l’échec, s’il y a, à l’insuffisance de sport à l’école. Du coup, les politiques disent haut et fort qu’il en faut plus à l’école. Mais qu’en est il en pratique ? En école primaire, c’est l’U.S.E.P qui régie les compétitions, et les professeurs des écoles doivent dispenser 3h d’E.P.S. Au collège, c’est 2H+2H et au lycée plus que 2H et ce sont l’UNSS et les A.S qui doivent faire face à la concurrence des clubs. Il ya donc du sport à l’école mais pas bien organisé selon nous. L’U.N.S.S et les A.S vivent une crise assez aigüe et l’on ne voit pas trop poindre de changement. Il est temps de redonner une âme à ces associations. De ce point de vue, au Comptoir, nous envions les USA avec leurs compétitions scolaires et universitaires à l’intérieur desquelles les athlètes sont fiers de représenter leurs écoles. Vu de l’extérieur, ces compétitions semblent fédérer l’union autour d’elles et participent au bon fonctionnement des écoles. Concrètement, nous proposons 2H d’EPS obligatoires pour tous à chaque niveau scolaire + 2h d’affiliation à une activité sportive (spécialisation et affiliation à l’A.S) ou culturelle (dessin, musique, théâtre…) afin de redynamiser donner une âme à nos écoles.
Ici, nous avons vu seulement quelques maux de l’athlètisme parmi d’autres (cf article : http://aucomptoirdesports.unblog.fr/2008/10/08/jo-de-pekin-retour-sur-un-echec-annonce/ ) et il est urgent qu’athlètes, dirigeants, instances nationales se mobilisent et réagissent d’urgence en organisant pourquoi pas un grenelle de l’athlétisme.