Pas classe Roger !

 

A l’issue de sa défaite face à Andy Murray en demi-finale du tournoi de Doha, les journalistes ont demandé à Roger Federer si le britannique « a le calibre pour devenir n°1 mondial ». Le suisse leur a répondu de manière plutôt sournoise « il faudrait d’abord qu’il gagne en grand chelem. Nadal lui en a gagné 5 avant de me dépasser »(L’Equipe du 10/01/09). Quel manque de classe de la part d’un champion de la trempe de Federer. Nous nous attendions à une toute autre réaction d’un joueur qui reste l’un des meilleurs de tous les temps. Nous mettrons cela sur le compte de la frustration de ses 3 défaites d’affilée face à ce même Murray.

Nous devons juste rappeler qu’à 21ans Federer ne comptait que 4 titres quand aujoud’hui au même âge Murray en compte 9 plus une finale de grand chelem (US open perdue face au suisse). Et ce n’est qu’à 22ans que Roger a gagné son premier Wimbledon et nous connaissons tous la suite…  Tout porte donc à Croire qu’Andy Murray a toutes les qualités pour s’installer dans le fauteuil de n°1 mondial.

Vas y Jo !!

 

 

Melbourne, janvier 2008, Jo-Wilfried Tsonga atteint la finale de l’open d’Australie face à Djokovic après un parcours ébourrifant (Murray, Gasquet, Youznhy, Nadal). Même s’il perd le dernier match, personne n’en doute, un champion est né. Novembre 2008, c’est la confirmation lorsqu’il remporte le masters séries de Paris Bercy. Comment a t’il fait face à sa notoriété grandissante ? Sera t’il capable de maintenir ce niveau sur du long terme ? 

 

La Tsongamania

Sous ses faux airs De Mohamed Ali, la presse australienne s’était déjà emparée du phénomène n’hésitant pas à comparer les 2 champions. Cette façon de célébrer ses victoires (pouces en l’air dans le dos), cette rage exprimée à chaque point gagné avec en prime le sourire en fin de rencontre font de lui un vrai showman que les sponsors et médias vont s’arracher à son retour en France. Lui même ne se doute pas de ce qui l’attend, dans ce pays qui se plaît à adorer les héros malheureux. Et oui, on aurait presque oublié qu’il a perdu la finale. Peu importe, nous tenons là un champion capable de galvaniser les troupes. Après sa victoire à Bangkok, il arrive à Paris plein de certitudes, car il joue à domicile. Et comme il se plaît à le répéter, « je suis chez moi ici, et on entre pas par effraction » après son succès ace à Roddick. Il assume complètement son statut, n’a pas peur d’affronter les meilleurs, se sert du public pour mieux se transcender. Il est de cette nouvelle génération de gagneurs en France tels Tony Parker, Ladji Doucouré… Une génération qui lorsqu’elle se retrouve en finale refuse le mot « défaite » ou encore pire  » ah il a perdu, mais c’est normal il est français … ». De plus, on ne peut que s’attacher à ce personnage dont le discours reste emprunt d’humilité et de modestie lorsqu’il évoque son parcours, sa famille, et ses entraîneurs. Mais son physique le laissera t’il en paix ?

 

Son physique, son point fort mais aussi son point faible

Tsonga est de la même génération que Gasquet et Monfils. Pourtant, ce n’est que cette année, que le grand public a appris à connaître le personnage quand les 2 autres ont déjà alimenté les chroniques sportives. Le jeune homme a déjà été victime de multiples blessures (dos, épaules, genoux). Et s’il peut s’appuyer sur son physique (25 aces face à Nalbandian en finale), il est parfaitement conscient que celui-ci reste fragile. D’ailleurs cette année, il a été contraint de déclarer forfait pour Roland Garros et les J.O suite à une lésion du ménisque au genou. 4 mois d’absence qui heureusement ne vont pas l’empêcher de participer au Masters de Shangaï.

 

Jo-Wilfried Tsonga est le nouveau sourire du tennis français. Il dispose d’un mental hors norme et nul doute qu’accompagné de Simon, Monfils et Gasquet (s’il joue au niveau que tout le monde lui prédit), il ne pourra que viser plus haut et transformer toute la pression qui va désormais peser sur ses épaules en énergie positive. Souhaitons lui avant tout avec un mois d’avance, la santé pour l’année 2009 et le reste suivra son cours normalement…

Ras la Gasquet de Richard !!

  

Dans l’Equipe du 23 octobre 2008, Richard Gasquet déclare qu’il est « pressé d’être éliminé du tournoi de Paris Bercy » car la saison a été trop longue et qu’il a trop souvent mal joué. Qu’il se rassure, nous l’avions tous remarqué. Comment un joueur considéré comme le petit prodige du tennis français peut il faire l’enfant gâté à ce point ? Ou alors est ce une ruse pour pouvoir echapper à la pression de jouer à domicile et créer une petite surprise ?

Rusé le Richard ?

Richard Gasquet, à en croire les spécialistes, est  un des joueurs les plus talentueux de sa génération et un de ceux dont les spectateurs se délectent de voir jouer lorsqu’il est dans ses bons jours. Certes, cela fait un moment qu’il n’a pas aligné une performance de très haut niveau, mais il n’a pas le droit de faire ce genre de  déclaration. D’un point de vue personnel, je pense que c’est vrai manque de respect vis à vis de ses prochains adversaires mais aussi du public qui assistera à « son » match. Si c’est pour venir prendre son chèque afin de partir en vacances plus sereinement, il ne vaut mieux pas venir et laisser sa place à un joueur qui en a vraiment envie. Alors est ce une tentative de diversion pour s’éloigner des projecteurs et mieux rebondir ?

Un état d’esprit défaillant

Autant le dire tout de suite, je ne crois pas du tout à la seconde hypothèse. Et quand bien même on pourrait y accorder du crédit, il n’apparaît pas possible de se préparer mentalement avec un état d’esprit aussi négatif. Je veux bien croire que lorsque l’on suscite autant d’attente, il soit difficile d’assumer l’étiquette de favori, mais comment font Nadal, Federer et consorts ? Prenons l’exemple de Gilles Simon qui est devenu n°1 français et 8è à l’ATP. C’est un joueur dont on dit qu’il prend vite le « melon », mais lui au moins n’a pas peur de dévoiler ses objectifs. Il le dit clairement « une place dans le top 10, c’est bien mais ce n’est pas un aboutissement ». Nous voyons bien là la marque d’un joueur qui ne veut pas se reposer sur ses lauriers et aller toujours de l’avant. Alors certainement qu’il perdra des matchs et prendra des roustes contre des adversaires moins bien classés que lui, mais son discours incite forcément à découvrir le personnage, à le voir jouer. En France c’est de cette race de joueurs dont nous avons besoin avec un état d’esprit de conquérant tels Tsonga ou encore Monfils.

Pour terminer sur une note d’optismisme (forçé…), car je veux croire en son envie de jouer et en son talent,  je dirai qu’il a maladroitement formulé son mal être. Mais dans le cas contraire, il faudra arrêter de considérer ce joueur comme faisant partie de la race des champions.