Ce soir aura lieu la première demi finale point d’orgue du top 14…
L’heure du bilan sur une saison mouvementée…
Un écart entre les grosses écuries et les petites équipes :
C’est un fait le rugby est entré dans l’ère professionnelle. Et La montée de Toulon l’année dernière, celle du Racing cette année, la descente de Dax et Mont de Marsan (pourtant historiquement villes de rugby), les matchs à sens unique entre les 4 finalistes désignés officieusement depuis plusieurs mois et les « petites » équipes (Bourgoin, Dax, Castres…) ne sont pas pour nous rassurer. Résultat 3 clubs demi-finalistes sont les plus gros budgets du top 14 (ASM et ST 17 Million, SF 18 Million) et le 4ème est à la moitié du classement avec 12millions (USAP) quand Dax (7,5millions) et Mont de Marsan (4,5 millions) sont relégués. Le pouvoir à l’argent…Résultat des effectifs pléthoriques comprenant les plus grands internationaux français ou autre, une préparation et des structures très développées assurant un cadre serein pour les joueurs, des recettes etc., etc. Et les plus pessimistes diront que cela ne va pas aller en s’améliorant.
L’hégémonie des joueurs étrangers :
Nouvelle donnée dans notre Top 14, l’arrivée (parfois à grand renfort de communication) de nombreux joueurs étrangers. Kelleher pour ne citer que lui… est un parfait exemple d’intégration. On notera aussi l’arrivée de Carter et son départ précipité sur blessure, l’équipe de Toulon composée en grande partie de joueurs de l’hémisphère sud, l’équipe de Brive et son « armada » anglaise… bref il semblerait que pour les jeunes issu des centres de formation, les places soient chères (très chère quand on connaît le montant du transfert de Carter ou plus récemment Wilkinson par exemple)
Le résultat : premier meilleur marqueur d’essai français, M bastareaud à 8 essais alors que les 4 premiers sont des (grands) joueurs étrangers (Nalaga en tête avec 20 essais, compteur encore ouvert…), le meilleur marqueur de points : B james (ASM) juste devant Andy Goode (CAB). Bon il est évident que cela dessine une caricature bien grossière de ce qu’est le Top 14, surtout lorsqu’on voit qu’arrive derrière toute une armada de jeunes joueurs français prometteurs ou confirmant leur efficacité (Boyet, Beauxis, Vigneau Tuquet, Teulet , Yachvili, Candelon, Mermoz , Floch, Médard et j’en passe et des meilleurs !!)
Des critiques sur l’arbitrage :
Point récurent sur lequel nous sommes revenus plusieurs fois au comptoir, les critiques acerbes contre l’arbitrage. Tout d’abord le point de départ : le changement de certaines règles qui a longtemps posé problème au départ, rendant les matchs hachés et les entraineurs furax…
De nombreux entraîneurs (Noves , T Lièvremont , Dourthe, Coyola et consort) se sont longuement exprimés sur les compétences arbitrales, non sans quelques rappels à l’ordre. C’est là une des spécificités du rugby, les règles en un sens sont subjectives et leur application doit aller dans le sens du jeu (zone plaqueur plaqué, sortie du ballon dans les rucks, position des premières lignes en mêlée, ratissage du ballon sur les appuis etc), d’où parfois divergences d’interprétation. Mais comme dans tout sport, il serait bon de ne pas oublier que l’arbitre est le capitaine du navire. D’autre part, il est important de souligner que sur le terrain les joueurs (forcément sensibles aux remarques des entraineurs) gardent ce respect (évitant par la force des choses de reculer de 10m ou des sanctions après match). Cependant, dans les matchs à enjeux, comment ne pas penser que leur frustration pourrait s’exprimer ailleurs (plaquage à retardement, distribution de marrons etc… etc) ?…
La défaite européenne :
Autre critère, à mon sens moins critique, le naufrage européen.
Notre championnat semble être à un très bon niveau européen et même international. Pourtant, un club seulement était qualifié en quart de finale de H-Cup, vitrine du rugby européen. Alors de nombreuses hypothèses demeurent : la fatigue due à la répétition des matchs, des écarts entre méthodes d’arbitrage gauloise et outre-manche, une période de rodage des clubs correspondant au début des matchs européen , la formule de la H-Cup ne laissant aucun droit à l’erreur en phase de poule et impliquant du fait la concentration unilatérale sur l’objectif européen. Pour l’instant encore pas de solutions, et le changement d’organisation du top 14 (rajoutant des matchs de barrages en phases finale et limitant le nombre d’étranger) ne va pas dans le sens de l’allègement.et gageons que la saison prochaine amène encore son lot de critiques, matchs galvaudés et échecs européens…
Des espoirs !!!
Bien entendu dans tout ça des espoirs et points positifs subsistent !
Tout d’abord, on a vu s’exprimer sur le terrain de jeunes joueurs très prometteurs et en passe d’assurer la relève. Des Bastareaud, Mermoz, Médard, Lecouls, Chouly,Fortassin… et les espoirs Lamerat, Belie par exemple sont là pour prouver que la formation et le jeux à la française sont loin de disparaître.
Concernant l’effet du budget sur le classement, la bonne tenue de clubs comme Bayonne en début de saison, et Montauban en coupe d’Europe démontre que l’esprit du rugby et l’importance du collectif sont omniprésent et toujours gage de réussite.
Enfin, le public… des stades toujours pleins (97% de taux de remplissage à Toulouse cette année), des événements tels que le match RCT-ST au vélodrome, un record de 79.842 spectateurs au stade de france pour le match SF-ASM (alors que le record pour le foot est de 78.056 spectateurs lors du match Lille –Lyon), l’engouement des foules pour les demi-finales bref tout concoure à dire que le saison 2009-2010 sera une nouvelle fois un grand crus !
By JyC