2006/2011 : Même combat…

Une semaine s’est écoulée depuis cette belle finale de coupe du monde de rugby à l’Eden Park d’Auckland. De quoi prendre un peu plus de recul à l’heure du bilan. Sur le Comptoir, on se refuse aussi souvent que possible les comparaisons avec l’ennemi de toujours, le football. Mais cette fois-ci, impossible de ne pas comparer les bleus de R.Domenech en 2006 avec ceux de M.Lièvremont en 2011.

Un tournoi mal engagé

Souvenez vous 2006, Les bleus sont au bord de la rupture et il faudra un éclair de Vieira face au Togo pour débloquer une situation bien compliquée (2 matchs nuls -1 victoire) et ouvrir le chemin des phases finales. Aujourd’hui ce sont les bleus de Lièvremont qui sont sortis in-extremis des qualifications après un parcours laborieux (2victoires-2défaites).

La fracture avec  la presse et les consultants

Bien entendu, les journalistes ont cherché ce qui n’allait pas en analysant tous les faits et gestes des joueurs qui se sont recentrés sur eux-mêmes s’estimant être de pauvres martyrs. Ce qui nous a valu d’un côté le mémorable « Ta gueule l’ancien » de Sagnol pour Desailly et aujourd’hui « tu m’emmerdes avec ta question » de Marc Lièvremont à un journaliste.  Ces réactions extrêmes ont finalement conduit à un sursaut d’orgueil et de fierté des joueurs qui les a menés dans les deux cas jusqu’au dernier match de la compétition.

Un coach qui fait débat

Qui ne se souvient pas de Coupet qui interrompt son ascension à Tignes pour rentrer chez lui (heureusement rattrapé par ses proches…), Dhorasso le « fils » de Domenech qui passe le mondial à se filmer dans sa chambre ou encore Zidane qui n’adresse aucun signe à son coach lorsque celui-ci ose le faire sortir à quelques minutes de la fin du match contre la Suisse. Domenech ne fait pas ou plus l’unanimité. Officieusement, les joueurs se seraient regroupés pour se prendre en main… S’en suivit alors la désormais célèbre maxime « On vit ensemble, on meurt ensemble ». En Nouvelle Zélande c’est Damien Traille qui a le premier fait part de son incompréhension quant aux choix tactiques du coach. Ce même coach qui a officiellement déclaré qu’après avoir laissé les joueurs se retrouver, il s’était senti à l’écart dans la  semaine précédent la finale et qu’il n’avait pas voulu remettre les maillots le jour J. Aujourd’hui, Trind’huc n’a rien à dire sur Lièvremont. Dussautoir respecte cet homme qui a permis à ces 30 joueurs de participer à cette aventure… Un peu faible l’hommage, non ? Mais dans les deux cas, ce sont les joueurs qui se sont solidarisé autour d’un objectif commun, la victoire.

En finale, un geste fort qui marque un vrai tournant.

Dire que Zidane serait devenu une légende vivante s’il n’avait pas pêté les plombs lors de cette finale, est un euphémisme. Les bleus dominaient de la tête et des épaules ce match contre l’Italie jusqu’à ce fameux coup de tête et l’intervention du quatrième arbitre grâce à … la vidéo. De mémoire, jamais un carton rouge pour geste brutal n’aura suscité autant de compassion dans un pays. L’arbitrage, il en a également été question lors de la finale du rugby, les français s’estimant lésés par Monsieur Joubert. Mais c’est bien le V de la victoire affiché contre le haka des all-blacks qui a donné toute cette dimension à la finale.

Une vraie communion avec le public

Et c’est là que le syndrome Poulidor renaît. La France aime les grands perdants. Rappelez vous les Verts qui défilent sur les Champs Elysées en 1976. Cette fois-ci comme en 2006, les bleus ont le droit à Matignon, la place de la Concorde et aux plateaux télés. Des scènes de liesses incroyables qui feraient demander à n’importe quel touriste néophyte quelle compétition, la France avait gagnée.

Fini les comparaisons.
Heureusement, il y a une chose que ces deux équipes de France n’auront pas en commun, c’est le destin tragi-comique de leur sélectionneur. Marc Lièvremont est celui qui a reçu le plus d’applaudissements à l’aéroport ou encore sur la place de la Concorde. C’est le véritable héros, lui le moustachu tondu, de cette aventure humaine aux yeux d’un grand public qui décidément oublie bien vite… Que serait-il passé si Philippe Saint André n’avait pas déjà été intronisé à la tête des bleus pour les prochaines compétitions ? L’aurait-on reconduit ?

Nous ne le serons jamais mais c’est sûrement une chance pour cet homme dont les qualités morales et humaines n’ont jamais été remises en causes au contraire de ses compétences de sélectionneur.

L’honneur est sauf…

 « Le coeur a ses raisons que la raison ne connaît point. »

On a assez fustigé ici la faiblesse de l’équipe de France de rugby dans le jeu ainsi que ses erreurs de communication pour ne pas aujourd’hui louer son mérite, son courage et donc son coeur lors de cette coupe du monde. Après être passé par tous les états des Tonga en passant par l’Angleterre et le Pays de Galles jusqu’à cette malheureuse finale, on a même osé la comparer à celle de khnysna. Mais la grande différence, c’est que ce groupe a su se remobilisé et se solidariser autour d’un objectif commun en se recentrant sur le terrain. Le reportage de TF1 la veille avait déjà donné la mesure et pour une fois ce n’est pas le haka que les téléspectateurs ont contemplé mais plutôt ce V de la victoire affiché ostensiblement par tous les joueurs du XV de France mains dans la main. Le ton était donné… On connaît hélas la suite. Mais sur le Comptoir nous saluons l’équipe de France de nous avoir fait vibré lors de cette finale malgré toutes les péripéties.

Avec les bleus, ce sont les montagnes russes…

Décidément les bleus jouent avec nos nerfs. Et le moins que l’on puisse dire est qu’ils auront su ménager le suspense de bout en bout dans cette compétition.

Dans l’histoire de la coupe du monde, c’est n’est que la seconde équipe (après les Fidji) à être sortie des qualifications avec deux défaites au compteur. Du coup, dans les heures précédent les quarts, elle était logiquement outsider devant des anglais pourtant aussi moribonds qu’elle les matchs précédents. Le syndrome khnysna fut même évoqué par ci et là. Entre temps, les joueurs se sont regroupés autour de quelques bières sans leur staff (ça ne vous rappelle pas une autre histoire en 2006…). Et ils ont livré une incroyable première mi-temps face au XV de la rose. L’honneur est sauf puisqu’elle fait par la même occasion aussi bien que ses illustres devancières. Il faudrait un jour débattre du vrai niveau de cette coupe du monde… Et là, bienvenue dans le monde de l’ovalie ou plutôt des bisounours. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Les journalistes sont à nouveau de connivence avec le sélectionneur et affichent une belle moustache en conférence de presse. Et on se met à rêver d’une finale face aux blacks. Et oui, puisque du jour au lendemain, les bleus sont propulsés favoris face au Pays de Galles qui produit quand même l’un des plus beaux jeu de cette coupe du monde… À ne plus rien y comprendre ! Alors comment expliquer cet insoutenable scénario, où 14 gallois ont failli venir à bout de 15 bleus tétanisés par l’enjeu.

Pour beaucoup, on ne peut qu’être favoris face à des gallois au regard des statistiques et de la feuille de match. Certains tentent d’abord d’expliquer ce match fébrile par rapport à l’engagement sur un match, la peur de mal faire, ou encore le peu de soutien des supporters qui pourraient changer la physionomie d’un match ( c’est vrai que beaucoup de fans français avaient revendu leur billets avant cette qualification surprise)…. Alors à défaut de qualité et de technique, les derniers supporters des bleus se retranchent volontiers derrière les valeurs de courage et de solidarité entrevues lors des 15 dernières minutes pour tenir tête aux farouches détracteurs et éternels insatisfaits ! Mais la seule certitude que l’on ait sur l’équipe de France, c’est qu’elle n’aura bien joué que 40′ dans cette coupe du monde et cela est bien assez pour situer son niveau de jeu. Alors, quand on aime les bleus, doit-on se satisfaire de ce qui a été produit jusqu’à présent ?

Les mêmes journalistes qui avaient porté la moustache la semaine passée n’ont pas hésité a piqué le sélectionneur tout juste qualifié pour la grande finale provocant le courroux de celui-ci. On le serait à moins…

« Si on doit être champions du monde avec le même rugby, on sera champions du monde en produisant le même rugby »
Sur le Comptoir, on trouve cette remarque plutôt malvenue de la part de quelqu’un qui depuis son intronisation a tenté de mettre en place  et de promouvoir un schéma de jeu avec cette équipe. Nous soutenons vraiment cette équipe de France mais nous n’irons pas parier un euro sur la victoire finale car nous estimons que le jeu va et doit reprendre le dessus.

Un pari bien sûr qui ne demande qu’à être perdu...

Aïe ça fait mal ! Mais à part ça, tout va bien…

À la sortie de l’Eden Park et d’une grosse défaite face aux blacks, il flottait comme une drôle d’ambiance entre un sélectionneur agacé par les questions de certains journalistes (« tu m’emmerdes avec ta question ! ») et des joueurs avec un manque flagrant de lucidité (« Ce soir on les a fait douter, on a été présent, on ne les a pas senti sereins non plus, il y a des motifs de satisfaction malgré la défaite » Barcella).

Reste que les bleus ont du se lever avec un sérieux mal de tête ce matin alors même que des joueurs comme Médard au micro de TF1 essaient encore de nous convaincre que tout va bien comme dans le meilleur des mondes.

Décidément, l’air de l’ hémisphère sud est bien nocif pour nos équipes de France. Alors que s’approche la grande équipe des Tonga…

Les choses sérieuses vont commencer ! Enfin à priori…

Voilà maintenant 2 semaines que la coupe du monde de rugby a démarré avec son lot de petites polémiques.

Déjà au tirage au sort, le match d’ouverture qui devait opposer les bleus aux néo-zélandais a été décalé à demain afin que le pays hôte démarre au mieux et ne faillisse pas face à sa bête noire. Et puis le téléspectateur averti se sera étonné de voir que les grandes nations de l’hémisphère Nord et Sud jouissaient de plus de repos que les petites (5 jours contre 7 minimum). En résulte alors des scores fleuves (ex : Afrique du Sud-Namibie 84-0 ou Etats Unis- Australie 5-67). À quoi bon ? Mais n’offusquons pas les aficionados de l’ovalie qui rétorqueront et à juste titre qu’aux J.O, on laisse bien courir des athlètes en plus de 12s au 100M ou encore nager des nageurs qui peinent à finir leurs longueurs.

À part ça, rien de bien méchant à se mettre sous la dent si ce n’est cette défaite surprise de l’Australie face à l’Irlande. Heureusement, les bleus sont là pour mettre un peu de piment à cette compétition en ayant fait preuve d’une tès grande fébrilité face au Tonga et au Canada (les médias nous ont d’ailleurs presque fait croire qu’il fallait se méfier de cette équipe…). Encore un petit effort, et on se ferait bien un petit remake de Khnysna.

Demain, les bleus affrontent donc les all-blacks avec un demi d’ouverture qui n’a jamais joué à l’ouverture (Sacré Marc !). Mais à part ça, on ne veut pas lâcher un match dont une défaite nous assurerait un tableau plus clément pour la suite d’une compétition qui devrait enfin commencer.

 

Touche pas à mon ovalie !

 « C’est une querelle de bas étage… Monsieur Chabal n’a pas écrit une ligne du rugby français, en tout cas moi je ne m’en souviendrai pas. » Serge Blanco

Quand l’icône du rugby français critique l’arbitrage, ça fait mal ! Et certains s’en donnent à coeur joie pour exprimer des choses qu’ils n’auraient peut-être pas dit avant. Pourtant, ils sont nombreux les joueurs et les entraîneurs à avoir déjà fustigé l’arbitrage. Mais, curieusement cela n’a pas provoqué la même polémique. Bien sûr, on ne peut envisager ces attaques gratuites mais de là à nier un problème qui existe réellement. Vous avez dit « un poids deux mesures » ?

Espérons que notre cher sélectionneur, coutumier du fait, ne fasse ses choix pour la coupe du monde que sur des critères sportifs…

 

Le Top 14 serait il faussé ?

 A l’heure où le  rugby fait son entrée dans le box office (« Le fils à Jo ») et que ses principaux acteurs en promotion (Moscato, Lanvin, Marshall…) ne cessent d’en louer les valeurs, le terrain nous révèle une toute autre réalité...

Le rugby et ses spécificités

Comme au basket, les play-offs sont de rigueur au rugby avec  une exclusivité puisque les 2 premiers de la saison régulière sont directement qualifiés pour les demi-finales. À ce jeu, le Stade Toulousain est plutôt bien placé à 10 journées de la fin. En attendant d’affronter pour un match décisif de la H-Cup, Guy Novès a donc fait tourner ses troupes lors du choc face au Stade Français. Les parisiens se sont littéralement baladés au Stade de France (31-3) et se sont donc relancés pour le sprint final. À l’heure qu’il est Castres et Toulon doivent l’avoir mauvaise… Pour les Varois, la sentence est d’autant plus cruelle que le Racing Métro 92 a été « contraint » de jouer à fond au Stade Yves du Manoir malgré son match de coupe d’Europe face à…. Clermont (qui aura eu une journée de repos supplémentaire). Le fait que la moitié des équipes joue la même coupe d’Europe est une autre particularité du rugby. Mais cela fera l’objet d’un débat ultérieur…

Le cas Bourgoin

En enlevant 5 points à Bourgoin, la DNACG a quasiment officialisé la descente des Berjaliens en Pro D2. Certes, les dirigeants du club de l’Ain étaient prévenus des possibles sanctions, mais on peut tout de même s’interroger sur le moment opportun ou non de les appliquer. La première conséquence visible aura donc été cette sévère défaite à domicile face à la Rochelle (avant dernier du championnat) ( 14-44). Tous les prétendants au maintien (Brive, Agen) ou aux phases finales seront ils aussi gâtés que les joueurs de La Rochelle lors de la distribution des points bonus ?

Pour toutes ces raisons nous pensons que le Top 14 est faussé…

 

L’ASM n’est plus maudit !

« C’est indescriptible, la victoire de tout un groupe de tout un peuple. » Rougerie

C’est assurément l’évènement du weekend. Clermont a enfin remporté le bouclier de Brennus. A la manière de l’Olympique de Marseille en football, les auvergnats ont su se sublimer pour apporter cette ultime récompense à un public voué à l’ovalie. Bravo Clermont

Pourquoi Clermont gagnera la finale du top 14…

L’ASM » le maudit » ou encore « Poulidor » du rugby français (10 fois vice champion de France), voilà comment est surnommé Clermont Auvergne Rugby. Toujours parmi les nominés mais jamais primé. Chaque saison on guette donc le parcours de cette équipe au destin tragique. Alors au Comptoir, nous allons vous dire pourquoi malgré un parcours chaotique en saison régulière Clermont gagnera le Top 14 et mettra fin ainsi à la malédiction.

La chance sourit aux plus audacieux ou la théorie du complot

La réussite ça se provoque. L’adage s’est une nouvelle fois vérifié lors des barrages face au Métro Racing de Sébastien Chabal. Alors que les parisiens malmenaient les clermontois sur leurs terres, une belle erreur d’arbitrage a permis aux jaunes et bleus de recoller au score et de renverser la vapeur dans les tous derniers instants de la partie, . Et rebelote en demi face aux toulonnais avec cet essai injustement accordé à l’ASM après que le pilier Zirakachvili eut laissé échapper le ballon dans la zone d’en-but. Grosse colère plus ou moins légitime de Boudjellal (président du RCT) et de Lorenzetti (président du Métro Racing) que Pierre Yves Revol a balayée d’un revers de la main en arguant dans le journal La Provence, « Peut-être qu’il y a une ou deux erreurs d’arbitrage, mais ce n’est pas ce qu’il faut garder de la rencontre ». Tout va bien alors…. De là à dire que les arbitres et la ligue voudraient voir Clermont gagner le Top 14, il y a un pas que le Comptoir n’osera franchir.

Une équipe qui se coupe de son public

Le public Clermontois est certainement l’un des meilleurs de France. La ferveur populaire ne s’affaiblit pas malgré la « malédiction »  qui pèse sur le club car au royaume de Michelin, le rugby est roi. Peut-être que la pression suscitée par l’attente populaire était justement trop grande. Simple besoin de se ressourcer, de se retrouver entre eux, toujours est il que les huis clos se multiplient à mesure que les matchs importants arrivent. Fonctionnement voulu par les joueurs dit-on au sein du club (révélation du journal L’équipe) mais certainement le bon puisque l’ASM gagne.

Des joueurs clé à nouveau décisifs

Le symbole du renouveau clermontois est marqué par la renaissance de Broke James. Tout simplement énorme contre le RCT comme en témoigne ce magnifique drop de plus de 60M. Lui qui était récemment critiqué pour sans manque de réalisme et d’impact lors des matchs à enjeu montre à tous ses détracteurs qu’il revient au top niveau au meilleur moment de la saison. De même, Morgan Parra qui était jadis l’homme à tout faire de Bourgoin Jailleu, a mis du temps à s’adapter au jeu auvergnat, mais le demi de mêlée des bleus est désormais le métronome de cette équipe en réussite guidée par des joueurs au coeur énorme comme Rougerie, Vermeulen, Ledesma et autre Nalaga.

Au Comptoir, on vous l’assure, cette équipe n’est plus maudite et ira au bout !

Petit rappel à l’ordre…

 

 

Avant le dernier match du XV de France face au XV de la rose qui pourrait sceller le grand chelem français, Marc Lièvremont a tenu à rappeler certaines choses…

« A tous les sales types, puisque ces messieurs n’ont pas le courage de signer, qui m’envoient quelques courriers quant au fait que Mathieu Bastareaud ne chante pas la Marseillaise – donc qu’il n’a pas sa place en équipe de France et qu’il ne se sent pas français-, je voudrais dire que ce n’est pas parce que Mathieu ne chante pas la Marseillais et qu’il est noir qu’il ne se sent pas français. Mathieu est parfaitement impliqué. Le rugby et le sport en général, c’est aussi l’école de la tolérance et le respect des autres. »

(au micro de RTL)

Pas sûr que ces mêmes types aient envoyé des courriers à Philippe Lucas, quand Laure Manaudou, au sommet de sa gloire ne la chantait pas non plus… 

Allez les bleus !