F1 : Ton univers impitoyable…

Décidément, c’est la saison de tous les remous en F1. On se souvient  de la difficile mise en place du Kers (système qui permet de récupérer de l’énergie pour en faire un propulseur). D’ailleurs Ferrari a décidé d’arrêter les frais… Que penser du tollé qu’a suscité l’annonce d’un changement de règlement pour la saison 2010 avec une levée de boucliers de la part des grosses écuries (Ferrari, Renault) ?

Même les contrats ne semblent plus avoir de valeur. Tout récemment, c’est Sébastien Bourdais (Toro Rosso) qui a fait les frais de cet univers impitoyable en étant remplacé sans ménagement par le jeune Jaime Alguersuari (malgré son jeune âge et son faible kilométrage). Et hier, Nelson Piquet Junior s’est fait débarqué de chez Renault. « Un directeur est censé vous encourager, vous soutenir, vous offrir les meilleures opportunités pour vous révéler. Dans mon cas, c’est le contraire, Flavio Briatore a été mon bourreau. » (L’Equipe.fr)

 Une chose est sûre en F1, ceux qui décident sont ceux qui ont le pouvoir. A ce titre, le prochain président de la FIA aura du pain sur la planche pour harmoniser cette compétition et appaiser les conflits. Il se murmure que Jean Todt (ex directeur sportif chez Ferrari) tiendrait la corde. Alors, un pas en avant, deux pas en arrière ?

Les démons de midi pour Schumi ?

 

 

 

 

« La chose la plus importante, c’est que les nouvelles concernant Felipe Massa sont bonnes… J’ai refermé le chapitre de la formule 1 depuis longtemps. Mais en tant que fidèle de ferrari, je ne peux ignorer la gravité de la situation. Je suis un compétiteur et je vais relever le défi. »

Michael Schumacher à tout juste 40ans a décidé de s’offrir une seconde jeunesse en reprenant le volant d’une F1 après 3 années sabatiques. Rappelons son immense palmarès : « juste » 7 titres de champion du monde (décidémment on revient toujours à ce chiffre), 151 podiums, 91 victoires et 68 poles-position.

Pari osé mais risqué. Mohamed Ali, Evander Holyfield, Björn Borg, Michael Jordan, Tana Umaga, Lance Armstrong, avant lui ont tenté le come-back avec des fortunes plus ou moins diverses. Ces illustres champions ont pris le risque de perdre ou renforcer leur statut de légende vivante. C’est au tour du plus italien des allemands. Quelques jours plus tôt, son manager Willi Weber a pourtant émis quelques réserves lorsque la rumeur enflait dans le paddock  « Quand Michael était pilote, il voulait s’approcher le plus possible de la perfection. Or là ce ne serait pas la perfection mais un simple pari. Ce n’est pas son style ».(Daily Mail)

Aujourd’hui, Schumi se lance dans une nouvelle aventure qui n’est (pour l’instant) que temporaire. Son arrivée ne devrait pas ravir les 2 pilotes d’essais ,Marc Géné et Lucas Badoer, mais elle apportera une bien plus grande exposition médiatique…

FERRARI et RENAULT, petits joueurs ?

Ferrari et Renault membres de la FOTA ( association des écuries de F1 ) hostiles au futur règlement, menacent de ne pas disputer le prochain championnat « si la FIA (Fédération Internationale Automobile) maintient son idée d’un championnat à deux vitesses » ( L’Equipe du 14 mai 2009 ). De qui se moque t’on ? Cela ne gênait aucunement Ferrari  lorsqu’elle dominait le championnat à outrance, que honda, redbull et williams -Toyota se débattent en fin de classement. La FIA veut plus d’homogénéité entre les écuries. Est ce un tort ? Aujourd’hui, le constat est simple, l’espoir déchu que représentait Jenson Button, est en train de renaître dans une voiture très performante. Felipe Massa n’est plus que l’ombre du vice-champion du monde qu’il a été. Fernando Alonso, considéré comme le meilleur pilote du plateau se débat avec sa Renault quand Lewis Hamilton (champion du monde en titre) se bat avec son équipe. Ferrari et Renault l’auraient-elles « mauvaise » de ne pas pouvoir suivre la cadence infernale imposée par les Brawn GP (ex Honda) et Redbull ?

En tout cas ce flot de nouveaux règlements, cette disparité de résultats d’une année à l’autre et ces « guéguerres » incessantes entre la FOTA et la FIA ne font qu’accroître l’incompréhension des téléspectateurs. Dommage, car le suspense cette année est à son comble. Les deux écuries sus-mentionnées parviendront elles à combler leur retard. Lewis Hamilton fédérera t’il à nouveau son équipe autour de lui pour redevenir le champion qu’il a été ? Début de réponse au prochain Grand Prix de Monaco le 24 mai…

Lewis Hamilton, vous avez dit champion ?

 

La nouvelle est tombée ! Lewis Hamilton et sa Mac Laren Mercedes ont été déclassés du Grand Prix de Melbourne pour avoir honteusement menti aux commissaires de courses. Alors qu’il avait récupéré sur tapis vert la 3ème place de Jarno Trulli, (ce dernier a été réhabilité) il a omis de dire qu’il avait volontairement laisser passer l’italien sur consigne de son Team manager Dave Ryan (qui depuis a été licencié). Erreur fatale pour le jeune pilote anglais et qui tombe en disgrâce outre-manche. Lewis Hamilton est loin, très loin d’être affublé du titre de « Sir » même si depuis il déclare « avoir menti  par obéissance ».

Dans le magazine, Sport et Style dans un face à face avec Tiger Woods, il déclarait  » La ligne d’arrivée, pour moi, est déjà le début d’une nouvelle course. Gagner le championnat, cette saison, signe le début d’une nouvelle… Avec évidemment, l’excitation d’avoir gagné une fois, et d’avoir à lutter pour gagner encore. » Mais avec cet amer constat que tous les moyens sont bons pour atteindre ses objectifs. Vraiment pas classe pour un champion de cette trempe !

Des réformes qui dérangent…

«Je ne comprends pas bien comment ces changements peuvent aider la Formule 1, surtout en ce qui concerne ceux du classement pour le titre Pilotes. Je ne vois pas quel sentiment pourrait avoir un champion du monde sacré avec moins de points qu’un autre pilote même si je pense qu’il est bon de valoriser la position du vainqueur», a confié l’ancien pilote allemand Mickael Schumacher.

Rappel des faits

La F.I.A a décidé d’instaurer de nouvelles règles pour la saison 2009. Entre autres, celle d’attribuer le titre de champion au pilote qui aura remporté le plus de Grands Prix, mais aussi l’interdiction d’essais privés après le début du championnat et un devoir de communication auprès des médias imposé à tous les pilotes. Beaucoup ont regretté ces décisions hâtives, un brin monarchiques, en l’absence de dialogue avec les principaux acteurs. Lewis Hamilton déclare d’ailleurs ceci : « Je trouve dommage ce qui est en train d’arriver en Formule Un. Je ne parviens pas à croire que ces récentes décisions vont améliorer les choses pour les spectateurs ni pour les téléspectateurs, qui devraient être notre première préoccupation, mais attendons de voir. Quel que soit le barème de points, je sais que les pilotes de Formule Un donneront toujours leur maximum. »

Pour quels changements ?

Il est utile de rappeler que seulement 12 des 59 derniers championnats du monde ont été remportés par des pilotes ayant remporté moins de Grands Prix que leurs poursuivants, dont Lewis Hamilton l’an passé face Felipe Massa (en sachant que cela s’est joué à chaque fois à une victoire près). Cette règle a du bon car cette « prime à la victoire » offrira d’avantage de spectacle aux télespectateurs. Il n’y aura plus de calcul comme c’est souvent le cas lors des dernières courses. Alors bien sûr, quelques coups tordus ne sont pas à exclure, mais cela a toujours existé et existera toujours malheureusement… Aujourd’hui, qui se souvient quel pilote a terminé en 2ème ou 3ème position à Monaco, Silverstone ou Monza ? Pas grand monde, à part les puristes ! Une des raisons principales est que l’on ne récompense que le vainqueur avec son grand magnum de champagne. Le championnat des constructeurs ne sera pas impacté par ces nouvelles mesures et cela paraît beaucoup plus logique dans la mesure où 2 voitures sont engagées et oeuvrent pour une équipe. Alors que dans le championnat du monde des pilotes, c’est la performance individuelle qui prime.

Avec l’instauration de ces nouvelles règles (moteur unique, classement des pilotes, budget plafonné pour 2010) la F.I.A se met beaucoup de monde à dos. Mais comment lui reprocher d’essayer de mettre tout en oeuvre pour raviver le spectacle en F1 ?

En 2009, Vers le moteur unique ?

 

Max Mosley, président de la F.I.A veut introduire un moteur standard à toutes les écuries de Formule 1 dès  2010, pour réduire les coûts face à la crise. Mais cette mesure agite le microcosme de la F1. Les grandes écuries (Ferrari, Mc Laren Mercedes , Renault) n’ont pas tardé à réagir de façon virulente allant même jusqu’à menacer de se retirer. N’étant pas trop spécialistes de formule 1 nous avons cherché à savoir le pourquoi d’une telle agitation ?

Le moteur unique en question

En parcourant les différents forums sur la venue de ce moteur unique, le constat est qu’il règne une certaine confusion même pour les passionnés sur le fournisseur du moteur standard. Ainsi, certains imaginent déjà que des ferraris rouleront avec un moteur mercedes ou inversement. Selon autosport.com, « les écuries pourront disposer de moteurs et de transmission fournis par un fournisseur désigné ou construire elles-mêmes ces éléments mais selon un cahier des charges très précis visant à réduire les dépenses ». Chaque constructeur pourra donc avoir son propre moteur mais il ne faudrait pas que ces passionnés oublient que Toro Rosso roule déjà avec un moteur ferrari. Mais alors où le bas blesse t’il ?

Le développement technologique

Citez le nom des pilotes de l’écurie Force India ou Honda. Alors … une réponse ? Aujourd’hui, lorsque l’on parle de Formule 1, on pense de suite à Ferrari, Mac Laren, BMW ou Renault. Et ce sont principalement ces grosses écuries soutenues par leurs pilotes qui metttent leur véto face à la mesure de Max Mosley. Quels sont leurs arguments ? Sur un communiqué, Ferrari a indiqué que la formule 1 est basée sur la conception et le développement technologique. Selon Lewis Hamilton qui comprend bien que l’on doive faire face à la crise , la « Formule 1 est un championnat de constructeurs« . Pas si surprenant, de la part d’un pilote qui a un contrat de 111Me sur 5ans et qui évolue dans l’une des plus grandes écuries. Fernando Alonso nous livre un argument un peu plus solide « c’est excitant pour un pilote quand le sport automobile est poussé à ses limites« . Mais que diraient ces pilotes s’ils évoluaient dans des écuries de seconde zone ?

L’avis du Comptoir

La réaction des grands groupes automobiles est fortement compréhensible car cette mesure va forcément nuire à leur bon développement. Mais n’est ce pas là le propre du « SPORT ». Ces écuries pensent avant tout à leurs profits avant celui du spectateur. Aujourd’hui, bon nombre de courses se jouent lors des ravitaillement ou dans les stands. S’il veut un peu de spectacle, le télespectateur lambda prie pour un peu de pluie (danger, accrochage) pendant la course. Dès lors, avec cette mesure, on peut penser qu’il y aura un peu plus d’équité, certaines équipes ne feront plus office de faire-valoir et les télespectateurs assiteront à de vraies courses automobiles. En cela, il est étonnant voire déconcertant de constater que des pilotes (en même temps ils sont sous contrat) ne soient pas contents de dévoiler leurs qualités et de montrer les vrais conducteurs qu’ils sont.

CA VA BOURDAIS ?!

 

Nous n’allons ni revenir sur la riche carrière de Sébastien Bourdais (5 titres de Champcar) ni sur sa première saison en F1 en demi-teinte. Nous allons juste rappelé que tout le padock loue ses qualités de conducteur et qu’il serait anormal de ne pas le voir piloter une voiture de F1 la saison prochaine. Pourquoi ? La faute à pas d’argent.

La saison dernière, l’écurie Toro rosso a marqué 8 petits points avec Vettel et liuzzi contre 39 cette saison (dont 35 pts pour le seul Vettel et 4 pour Bourdais). Il est acquis que le français a contribué au développement de la voiture et a donné des gages de sureté en étant présent dans le top 10 des conducteurs lors des 8 derniers grands prix en qualifications.

 La Formule 1 est censée représenter le summum de la course automobile et à ce titre elle devrait regrouper les meilleurs pilotes de la planète. Or, si Bourdais veut continuer l’aventure, il doit impérativement trouver des sponsors prêts à le financer pour courir. En clair, il doit faire fi de sa fierté et payer le droit de piloter une F1 malgré les derniers essais à Barcelone où il s’est révélé supérieur aux 2 autres postulants (Buemi et Sato). Un vrai scandale qui dépasse le domaine du sport. Une écurie est prête à effacer tous les progrès qu’elle a fait en une saison sur la seule base de l’argent.

Du coup voir Sébastien Loeb (sans remettre en cause ses qualités de conducteur hors normes)s’essayer sur une renault et se rapprocher des performances d’un pilote de F1 n’a plus rien d’étonnant dans la mesure où ce ne sont pas les meilleurs qui pilotent. De même, les performances de Massa ou Hamilton ne méritent peut être pas toutes ces louanges. Nous avons pris le parti d’être extrême dans nos propos mais cela reflète bien le malaise que suscite ce « sport ».

Espèrons pour Sébastien Bourdais et le sport automobile français qu’il trouve rapidement quelques sponsors prêts à miser sur lui car il en vaut vraiment la peine.