Les Jeux , c’est le summum….

A un journaliste qui lui demandait pourquoi le ski alpin français était si moribond durant ces jeux, A Théaux a répliqué de façon très sèche « Les JO ce n’est qu’une étape peut-être pour vous c’est une vitrine mais le ski est visible toute l’année sur Eurosport et on fait des résultats ». Si c’était un moyen pour lui d’évacuer la pression et sa frustration, c’est raté ! Heureusement, A. Dénériaz (champion olympique en titre de la descente) a tout de suite rectifié « La course des J.O c’est unique et extraordinaire et c’est une erreur de dire ça ».

IL A RAISON !!! Les Jeux, c’est probablement le seul moment dans l’année où dans un élan de chauvinisme, le public s’intéresse et se passionne pour ces athlètes dont il découvre le parcours au gré des épreuves. Comme de nombreux fervents de sport, au Comptoir, nous avions misé gros sur les chances de médaille de Vittoz, Vaultier, Colas ou encore des  frères Delerue et pourtant, tous se sont inclinés. Sous la pression ? Certainement ! Il ne suffit pas d’être le grandissime favori d’avoir remporté X coupes du monde, être en tête du championnat pour recevoir une breloque. Parmi ces malheureux perdants, beaucoup ont déclaré que si T.Ramoin et D. Anthonioz avaient remporté une belle médaille de bronze c’est en partie car ils ne suscitaient aucune attente si ce n’est de la curiosité ou un gage d’expérience pour l’avenir. Espérons au moins qu’ils savoureront ce moment unique. Il fallait lire la déception sur le visage de Paul Henri Delerue qui était venu à Vancouver sûr de son fait (Lui qui était exactement dans la même position que Ramoin aux Jeux de Turin). Pas sûr au vu de son regard qu’on l’aperçoive du côté de Solji en 2014.

Non, les Jeux sont un moment  unique dont il faut prendre la mesure lorsque l’on est un athlète de haut-niveau. Il n’y qu’à voir cette fondeuse slovène, Petra Majdic qui est allée décrocher cette médaille de bronze en sprint malgré 4 côtes cassées et un décollement de la plèvre et qui a absolument tenu à monter sur le podium. C’est ça la magie des Jeux !

En attendant la neige…

Les Jeux Olympiques d’hiver de Vancouver s’ouvrent officiellement aujourd’hui 12 février 2010. Le contingent français (108 sélectionnés) n’attend pas moins de 10 médailles. Si le potentiel de cette équipe de France est difficilement évaluable, on peut tout de même considérer que le CNOSF fait la fine bouche car on trouve beaucoup de jeunes prometteurs en compagnie des athlètes confirmés ou en voie de l’être.

Vancouver peut-être leur consécration

Le couple de slalomeurs J.Lizeroux (qui a déjà démythifié l’épreuve « Ce n’est qu’une piste avec de la neige et des bâtons rouges, une compétition parmi d’autres ») et S.Aubert qui seront en piste le 21 et le 24 février.

Jason Lamy Chapuis actuel leader du combiné nordique a de quoi nourrir de vraies ambitions pour ses 2èmes Jeux, le 14 février.

O.David aura à coeur de montrer ce qu’elle sait faire en skicross, nouvelle discipline aux Jeux et assurément une des plus spectaculaires (23/02/10). Pierre Vaultier (border cross), Colas (bosses), Bozetto, Dufour (slalom parallèle) ne seront pas en reste non plus.

Si depuis la retraite de Raphael Poirée, le biathlon tricolore coule moins de jours heureux, V.Defrasne (notre porte-drapeau) ainsi que les frères Fourcade auront certainement leur mot à dire.Et en fond, Vittoz veut la seule médaille qu’il manque à son palmarès. Mais pour tous ceux-là, il faut de la neige…

Alors, les Jeux d’Hiver, ce n’est pas que le ski…

Le couple de danse sur glace en patinage artistique, Delobel-Schoenfelder était resté en bas du podium à Turin. et en 2010 ? Réponse le 21/02/10. Quelques jours avant, le 18/02/10, nous saurons si Brian Joubert a rompu la malédiction. Et puis côté spectacle, il ne faudra pas passer à côté de disciplines comme le hockey, le bobsleigh ou encore le short-track voire le curling (pour certains afficionados du Comptoir, n’est ce pas Blueman ?).

En bref, si la neige veut bien montrer le bout de son nez, il y en aura pour tout les goûts durant cette quinzaine. Et demain ça commence fort avec la Descente. A ne surtout pas rater car il y a toujours un français prêt à sortir du chapeau. (Le dernier en date, A.Dénériaz)

Si tu vas à Rio…

 

 

Ce week-end, Rio, la ville qui accueillera les Jeux Olympiques de 2016 a été le théâtre d’affrontement entre les forces de police et des gangs armés. Résultat 14 morts (12 trafiquants et 2 policiers). Troublant… Mais y a t-il de quoi s’inquiéter pour les futures manifestations sportives qu’accueillera la ville (coupe du monde 2014, J.O 2016)?

Oui

La violence urbaine est un problème plutôt récurrent à Rio de Janeiro. Qui a vu les films La cité de dieu ou La cité des hommes, a une vision plutôt objective de ce qui peut se produire dans les favelas (bidonvilles brésiliens). 1/3 de la population y vit. Le manque d’infrastructures (égout par exemple), la misère et la guerre des gangs gangrènent les rues.  Les Favelas s’opposent par tradition à l’Asphalte (gens issus des classes moyennes et aisées brésiliennes). Ainsi, vous avez peut-être déjà vu ce moment du zapping télé où l’on voit de jeunes gamins issus des favelas s’attaquer aux touristes sur les plages de Copacabana. De quoi frémir non ?

Non

Si vous vous arrêtez à ce cliché, vous n’allez plus nulle part. L’idée n’est pas de nier le problème de l’insécurité lié aux favelas, mais il est bon de rappeler que beaucoup de gens qui vivent dans ces quartiers sont des gens ordinaires qui travaillent pour vivre ou survivre. Alors c’est sûr qu’il est déconseillé de s’y promener seul, mais les quartiers de la goutte d’or à Paris, des tarterets à Corbeil-Essonne, des 3 mille à Aulnay sous Bois et j’en passe, ne sont pas plus accueillants. Et dès lors que les médias s’emparent des évènements, le pouvoir de l’image peut-être trompeur. Rappelez vous les émeutes de Clichy sous Bois en 2005, les images de guérilla urbaine ont défilé sur toutes les T.V du monde. L’évènement était ainsi résumé « Emeutes à Paris ». C’est tout dire… D’un point de vue plus léger, souvenez vous des aventuriers de Pékin-Express (télé-réalité) qui ont traversé une partie du pays sans encombre…

Au Comptoir, nous préférons rappeler qu’accueillir les J.O, c’est donner la possibilité à la ville hôte de se moderniser et de se structurer. Et ce n’est pas verser dans l’utopie que de suivre les propos du gouverneur de l’Etat, Sergio Cabral « Nous allons continuer cette ligne dure contre le crime, pour que la ville arrive aux olympiades de 2016 en paix. »

Dans le club olympique…

 

 

Les jeux olympiques de Rio 2016 accueilleront donc 2 nouvelles disciplines : le rugby à 7 et le golf. Un sport est dit « olympique » à partir du moment où il est largement pratiqué dans le monde (au moins 50 pays sur 3 continents). Si l’ovalie se raccroche à ses « valeurs ancestrales » pour justifier sa présence. Qu’en est-il du golf ?

D’un point de vue strictement franco-français

En France, le golf est considéré comme un « sport de riches ». Simple idée reçue ou réalité économique ? Nous sommes allés voir sur le site du golf le moins cher de la région parisienne (à Lésigny). Vous voulez pratiquer ? Alors munissez vous d’abord d’une licence (46 euros contre 10 pour un jeune). Si vous prenez un abonnement annuel, vous aurez à débourser 1150 euros contre 280 euros pour un junior. N’oubliez surtout pas de vous équiper (160 euros le sac de clubs et 35 euros la paire de chaussures). Rassurez vous, si vous ne voulez pas vous abonner vous avez toujours la possibilité d’accéder gratuitement au practice ou au parcours (pour un tarif moyen de 25 euros) sans oublier vos sceaux de balles (6 euros les 2). Vous avez fait vos calculs ? Si des efforts ont été faits quand à l’accessibilité de cette discipline, elle est encore loin de se démocratiser. A ce prix , les débutants ne dépasseront pas le stade de l’initiation.

D’un point de vue international

Le golf, aujourd’hui, c’est 65 millions de licenciés dans le monde. Qui ne connaît pas la success story du golfeur émérite et non moins talentueux Tiger Woods qui n’est autre que le sportif le mieux payé au monde (revenus annuels de plus de 100 millions d’euros !). D’autre part, en discutant par ci et là, nous avons appris qu’outre manche, par exemple, c’était un sport beaucoup plus populaire et qui ne nécessitait pas forcément de se saigner pour pratiquer.

Quel sera l’impact de cette nouvelle discipline aux jeux ? A cette question ,nous ne nous faisons guère d’illusions. En revanche il sera intéressant de découvrir des golfeurs africains ou venant d’autres contrées n’ayant pas accès aux greens, se confronter à Woods and co.

 

 

La RATP n’aime pas les frères Guenot !

 

 

Vous souvenez vous la manière dont la France s’est enflammée lors des J.O de Pékin pour les frères Guénot (lutteurs) qui lui ramenaient ses premières médailles. A l’époque, Patrice Mourier (ancien lutteur international) déclarait pour RMC, « On est souvent assimilé à un petit sport. J’espère qu’à partir d’aujourd’hui la lutte ne sera pas un petit sport. On est en train de devenir un grand sport. »  Pas si grand… Nous avons alors appris à connaître ces 2 agents de sécurité à la RATP qui s’entraînaient dans des conditions précaires et parfois au contact de judokas pour mieux s’aguerrir. Une vraie success story sur laquelle leur employeur, la RATP, s’est fait un plaisir de communiquer. Ah esprit olympique quand tu nous tiens…

L’émission Stade 2 a consacré un reportage aux 2 frangins. Aujourd’hui, ceux-ci se retrouvent au chômage après avoir quitté leur club de toujours, l’US Métro. D’un côté, ils ont estimé, et à juste titre que leurs conditions de travail n’étaient pas compatibles avec leurs conditions d’entraînement dans la quête de l’or olympique en 2012. De l’autre, la RATP estime que le contrat signé par les Guénot (il y a 3 ans) doit être respecté. Celui-ci, ne prenant évidemment pas en compte les belles retombées médiatiques sur lesquelles l’entreprise a su surfées avec gourmandise.

Que c’est désolant et triste de voir que des sportifs de haut-niveau qui ont arboré fièrement les couleurs de la France se retrouvent sans le moindre soutien. Pourtant, ils étaient beaux sur les photos aux côté de B.Laporte (ex secrétaire d’Etat aux Sports) ou encore N.Sarkozy…. Déjà, à l’époque, nous avions un léger rictus à l’écoute de discours déjà entendus sur la nécessité de développer le sport, les infrastructures etc etc… Mais là, ce n’est plus drôle, c’est consternant ! Où sont les sponsors ? Que fait le ministère des Sports ? On annonce des sommes faramineuses pour la construction ou la rénovation de stades pour un probable euro en 2016. Mais que fait-on pour nos athlètes dont on attend monts et merveilles à chaque olympiade ? Il n’est pas question de verser dans l’extrémisme dont a pu faire preuve la RDA mais à quand une vraie politique sportive olympique ?

Pour en revenir aux frères Guénot, nous rappellerons juste que le slogan de la RATP, « C‘est aimer la ville en s’organisant pour lui donner le meilleur de soi-même, s’adapter à son rythme et anticiper son évolution, investir pour faciliter ses mouvements. »  Soit autant de qualités qu’elle ne montre pas à ses employés… Doit-on en déduire que la RATP n’aime pas les frères Guénot ?

Des JEUX au rabais !

 

 

Le 6 juillet 2005,  la France qui présente une ville candidate à l’organisation des jeux pour la 3ème fois de suite attend sereinement le verdict. Paris est ultra favorite et la mobilisation populaire a été très forte. Et malgré cela, c’est Londres qui l’emporte contre toute attente. C’est la stupeur générale et personne ne comprend. Nous n’avons pas vu le petit film de présentation de London 2012, mais le dossier parisien semblait en béton armé.

Pourtant, il existait des signes annonciateurs et au vu de ce qui se passe aujourd’hui, on se demande comment le bon sens n’a pas fini par l’emporter.

Un doux parfum de corruption

Dick Pound ex président du CIO (pour l’obtention des jeux d’Atlanta entre autres) dit ceci : « la candidature de Toronto pour l’organisation des Jeux de 1996 était 10 fois supérieure à celle d’Atlanta mais les américains ont mieux vendu leur projet et ont surtout été convaincants« . Aberrant !! Plus tard en 2004, c’est un reportage de la BBC qui compromet un membre bulgare du CIO, Ivan Slavkov, qui reconnaît que des votes peuvent être achetés, car certains hommes d’affaires sont intéressés. Dans ce reportage, les journalistes s’étaient fait passer pour une organisation (New London Ventures) et souhaitaient que les Jeux soient attribués à Londres. La fin du documentaire est plus explicite puisqu’un homme au visage masqué indique clairement que si Londres veut les jeux, Londres les aura. A l’époque, on ne croit pas à un tel revirement d’autant plus que la ville brittish est très loin dans les suffrages. Et après le scandale de Salt Lake en 2002, personne n’ose imaginer un tel scénario. Pourtant, 6 mois après et le passage de la commission d’évaluation, elle revient dans la course et la suite on la connaît…

Un dossier bidon

Selon Dick Pound, » les meilleurs livres de fiction sont les dossiers de ville candidate aux Jeux« . De qui se moque t’on ? Aujourd’hui, le budget olympique consacré à London 2012 a triplé. Le parc aquatique ne sera pas construit. La construction des sites de VTT, Tir et équitation est remise en question. La commission d’évaluation s’est donc reposée sur un cahier des charges qui ne sera pas respecté. Incroyable ! Surtout lorsque l’on repense aux efforts fournis, à la mobilisation générale que ce soit en France ou en Espagne. Le jour du scrutin, un membre de la cellule London 2012 déclarait « et si on gagne qu’est-ce qu’on fait ? » (L’Equipe du 13/11/08).

Après la formidable démonstration chinoise à Pékin cet été, nous n’aurons et c’est quasimment certain, pas les jeux que l’on nous a promis, des jeux au rabais. Et au risque de se répéter :

DE QUI SE MOQUE T’ON ?