« Ode au Cross Country »
Posté par aucomptoirdesports le 17 novembre 2011
Pour beaucoup, l’athlétisme se résume aux compétitions sur piste l’été et à leurs icônes du moment. Comme s’il ne se passait rien l’hiver et pourtant… Sur le Comptoir nous sommes tombés sur ce joli texte de Vincent Lefeuvre qui résume assez bien cette épreuve particulière et à laquelle nous avons tous un jour participé.
« Novembre, les coureurs ont sorti les pointes un peu rouillées du placard, on a fait le tri histoire de voir s’ il ne nous manquait pas une 15mm. Quelques anciens ont encore un bon 18mm un peu usé au cas où, sait-on jamais un parcours s’avérait marécageux. Les séances matinales demandent de s’échauffer doucement, le froid se fait un peu plus sentir. Un peu de fumée sort à chaque expiration, bientôt il faudra même visser le bonnet sur la tête. Qu’importe que ce soit dur, fartleck, Vma en nature, séances de côtes… L’heure des cross est arrivée.
A l’entraînement tes pas résonnent dans la forêt, avec ta respiration, ça fait comme une mélodie. Incontournable la mélodie, tout les ans elle revient, tu accordes ton violon, dans quelques semaines la tournée des concertos va commencer. Et tu répètes tes gammes sans fausse note, tu règles ton coeur, car du coeur il en faudra.
Tes pas te donnent le rythme et dans ta tête tu vois les images, tu as même le son, le box au départ avec tes copains, un dernier « allez les gars » et Pan le pistolet. Le départ à 100 à l’heure comme si la course faisait 400m. Premier virage, premier étranglement, coude à coude, tu relances. Tu as déjà les tibias qui saignent, une ou deux pointes t’ont effleuré, comme une caresse faisant partie de la musique. En parlant de musique, celle-ci s’emballe, tu t’accroches au short devant toi, tu essaies de te relacher, la symphonie est longue.
Les spectateurs sont autour de toi, tu crois entendre ton prénom, la course passe, peu de moments de récup, les appuis sont fuyants, les poumons brûlent.
Dernier tour. C’est l’heure de ton solo, tu distingues la couleur des maillots de ceux qui t’entourent, tu accélères le rythme, les autres musiciens en font de même. Les jambes te brûlent, les genoux ont du mal à monter, tes épaules se crispent, la foule hurle de l’autre coté de la rubalise. Cette rubalise, c’est un fossé, un mur, une frontière, une montagne ! Elle sépare les spectateurs et les cross-men, les gens normaux et les gladiateurs des champs boueux.
Ligne d’arrivée, tu t’arrêtes, les mains sur les genoux, tu demandes qui a gagner, tu sais pas combien t’as fini, t’as souffert, t’es content, t’es déçu, t’es sale, t’es heureux.
Tu t’arrêtes de courir, ça y est on n’entend plus le bruit des pas dans la forêt, tu remets ton coupe vent après ta séance et entame ta récup’.
Bientôt, bientôt le pistolet donnera le départ des cross. Tu l’attends et tu seras prêt. «
Alors une petite envie de courir ?
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C’est clair que ça rappelle de sacré souvenirs !!
Mais de là à refoulerces parcours boueux … Non merci