On met les gants ?

 

 

 

 

 

A chaque olympiade, l’équipe de France de boxe amateur nous ramène quelques médailles et la promesse de futurs champions. En 2008, c’était donc le temps des A.Vastine, K.Djelkir, D.Sow, J.Thomas. Pourtant une fois passés professionnels, ceux-ci rencontrent les pires difficultés à exister.  Si A.Vastine comme J.Thomas (12ans avant lui) a décidé de rempiler en amateur, ses acolytes se sont lancé dans un grand bain dont on ne voit plus le fond. La boxe va mal.

Un sport difficilement lisible par le spectateur lambda

Ce n’est pas le récent come-back victorieux de Mormeck qui nous invitera à revoir notre positionnement. Au contraire, le public français ne goûte plus trop à ces pseudo-combats où le vainqueur est déjà connu à l’avance. Cela, et au grand dam de certains, la chaîne cryptée généreuse pourvoyeuse de fonds et qui se voulait chaîne de la boxe, l’a bien compris en se retirant progressivement du jeu. Dans les vingt dernières années, la France a connu des champions du monde charismatiques tels que Tiozzo, Mormeck, Asloum ou encore Monshipour mais comment faire comprendre aux néophytes que ces prétendus champions n’affrontent pas les grands de ce monde, ceux qui font rêver toute la planète, les De la Hoya (lorsqu’il boxait encore), Holyfield, Lewis, les frères Klitschko, Mayweather. Il est certain qu’avec quatre fédérations (WBO,WBC, WBA, IBF) pour régir et organiser tous les combats  de la boxe professionnelle articulée autour de treize catégories, il y a peu de place pour organiser un vrai championnat. Si vous ajoutez à cela la gué-guerre des promoteurs entre eux ou avec leurs anciens poulains, vous aurez peu de chance d’assister à un vrai combat.

Une absence de vrais combats

Et pourtant, ce combat a bien failli avoir lieu le 13 mars prochain. Malheureusement, un imbroglio s’est immiscé entre les 2 meilleurs boxeurs du monde, Manny Pacquio et Floyd Mayweather. Bref rappel des faits : Pacquiao refuse de soustraire comme le veut le règlement antidopage et aujourd’hui Mayweather, à une prise de sang un mois avant le combat prévu. Le philippin aurait peur de perdre de l’énergie… Et s’ensuit donc une pathétique guerre des mots entre les 2 boxeurs. « Mais si tu es le plus fort, pourquoi tu as peur ? etc… ». Au-delà de cet épiphénomène, c’est surtout le mutisme des fédérations concernées qui interpelle. Les enjeux financiers sont certainement trop importants et il serait risqué, voire impromptu d’entacher la carrière de celui qui a réussi à réunifier les 4 ceintures. Au niveau national, la rencontre entre Mormeck et Tiozzo qui aurait tant apporté à la boxe n’a finalement jamais eu lieu faute d’argent d’abord, puis de promoteurs (les 2 boxeurs ne voulant pas des Acariès et Don King) et peut-être de corones (Le perdant aurait beaucoup perdu en terme d’image mais n’est ce pas cela qui fait la beauté du sport ?).

La boxe va mal et ce ne sont pas non plus les expériences non concluantes de Monshipour en tant que promoteur ou encore d’Asloum sur le net qui nous feront penser le contraire. Un mince espoir demeure avec J.M Mormeck qui lui aussi se lance dans la promotion de combats avec l’ambition d’apporter un nouveau regard sur son sport, chose, que des businessmen sans vergogne ont sali durant des années. Et puis dans une époque pas si lointaine, nous avons assisté à une belle passe d’armes entre Mayweather et De La Hoya.