Le cross se meurt…

 

 

Chaque compétition internationale en athlétisme est l’occasion de rappeler le fossé qui s’agrandit entre la fédération française d’athlétisme et le monde sportif de l’Education Nationale. L’un reprochant à l’autre de ne plus pratiquer le sport olympique n°1 et l’autre rappelant sans cesse que la « gym de grand papa est morte ». Le cross-country est en voie de disparition et rien ne semble endiguer sa chute vertigineuse vers les abymes.

Mais que fait la fédération française d’athlétisme ?

La semaine passée, ont eu lieu les championnats d’Europe de cross où seuls les espoirs (Smaïl et Chahdi) ont ramené des médailles pour la délégation tricolore. Chou blanc pour les séniors (la première fois depuis 1998…). Le cross-country est une discipline qui se meurt à petits feux. Il suffit de voir les affluences. A l’heure où les raids, les trails se multiplient, la FFA n’arrive pas à rameuter ces athlètes vers cette discipline. Poutant, J. Pontier  (manager des courses hors stade) déclare « On considère le cross comme une des étapes principales de la détection. C’est à partir de cette distance qu’on peut déterminer le potentiel des jeunes pour les longues distances. C’est un passage capital. Beaucoup d’organisation comme le trail qui ressemble au cross, se multiplient. Alors que ce dernier est en recul il y a encore une tradition chez les jeunes et au niveau scolaire. On essaie de tout faire pour la maintenir. » Le problème, c’est que la fédération semble attacher beaucoup plus d’importance au haut niveau et aux « pistards » qu’à la masse. Dommage, à une époque où l’on sent un regain d’intérêt pour la course à pied. Il n’y a qu’à voir la hausse des effectifs dans la catégorie « Loisirs » conjuguée à une hausse des tarifs généralisée sur l’ensemble des courses sur route, raids…Et, il est vrai que les professeurs d’EPS arrivent à mobiliser pas mal d’élèves sur les cross (c’est moins le cas sur la piste).

Et le rôle de l’UNSS ?

Le cross scolaire, parlons en justement. Une commission mixte, censée coordonner les calendriers, existe et pourtant les championnats de France scolaires auront lieu le 10 mars, soit seulement 3 jours après les championnats de France FFA. Quand on sait que la majorité des élèves sont déjà licenciés en club… Mais là aussi c’est tout le mode de qualification qui est à revoir. Allez comprendre pourquoi l’on qualifie des élèves en individuels lors des départementaux avant de leur dire qu’il n’y aura aucune qualification possible pour les « France » qui auront lieu en Corse. Bien pour la motivation… On se demande bien à qui va profiter ce voyage à Calvi. Aux élèves ? Pas sûr. Aux professeurs d’EPS ? 2 ou 3 jours sur lîle de beauté, ça peut être sympa… Certaines académies ont déjà prévu 3 jours sur place quand d’autres prévoient de rentabiliser en faisant dormir les élèves sur les bateaux pendant la traversée. L’UNSS est en proie à de grandes restrictions budgétaires, alors pourquoi organiser un évènement aussi lointain et coûteux ? 

Nous avions déjà rédigé un article sur le cross (est-il en voie d’extinction ?) et force est de constater que les choses ne vont pas en s’améliorant. Tant que les 2 parties ne se mettront pas une table afin d’évoquer des partenariats ou des projets communs, l’athlétisme français continuera à se morfondre dans sa médiocrité et à s’accrocher à quelques exploits individuels…