La « naissance d’un groupe » ?

 

La France est sortie indemne du piège lituanien avec une courte et précieuse victoire, 0-1, sur un terrain très difficile. A l’issue de cette rencontre bien terne, Raymond Domenech a déclaré ceci :  » Un groupe est en train de naître … ». Si le succès est mérité doit-on pour autant en tirer de telles conclusions ?

Un adversaire très moyen

La Lituanie est classée 52ème au classement FIFA contre 12ème pour la France. Pas un de ses internationaux n’évolue en ligue des champions quand la moitié de notre équipe nationale est encore en lice pour les 1/4 de finale. Sur la rencontre d’hier, Steve Mandanda n’a pas eu un arrêt à effectuer. C’était d’ailleurs la première fois qu’il n’encaissait pas de buts avec l’équipe de France. Le seul mérite des joueurs finalement aura été d’avoir montré de l’engagement et de la détermination sur une pelouse « magnifique »… Peut-on dès lors parler de match référence tant la victoire des bleus est logique ?

Un groupe qui vit bien ?

Vu de l’extérieur, Raymond Domenech a une conception assez bizarre de la notion de groupe. Lors des matchs amicaux préparatoires cette rencontre, il a choisi d’associer Philippe Mexès à William Gallas en défense centrale. Pourtant hier soir, le premier nommé (dont l’histoire avec les bleus est loin d’être un fleuve tranquille) a du cèder sa place à Squillaci. Mexès s’y attendait au vu des derniers entraînements collectifs et il l’a joué plutôt solidaire vis à vis du groupe. Certainement dû à son expérience avec les soubresauts du sélectionneur. Mais la plus grande désillusion concerne l’attaquant lyonnais Karim Benzema. En effet, comment expliquer à ce joueur (future star annoncée de l’équipe de France) qu’après les forfaits d’Anelka et Gignac, il passe derrière Peguy Luyindula (remplaçant dans son club) arrivé 48h avant ! C’était la surprise de Raymond…  Rien de mieux pour la confiance ! D’ailleurs, lorsqu’il est entré en jeu à la place du parisien, nous n’avons pas reconnu l’attaquant de grande classe et plein d’assurance de l’OL.

Mais où est la logique dans tout cela ? Plus personne n’y comprend grand chose dans les choix et la communication de Raymond Domenech, mais bien lui en prend puisqu’il gagne ! A l’issue du match les joueurs étaient unanimes quant à la manière dont ils avaient abordé la rencontre. « On s’est tous battus sur un terrain difficile. On a fait le maximum, on a mis de l’agressivité et tous ensemble on a réussi à faire quelque chose ce soir en prenant du plaisir. » (Ribéry). Alors un groupe est peut-être en train de naître, mais n’est ce pas en marge de son sélectionneur ? Un détail n’aura échappé à personne. Lors du but de Franck Ribéry, celui-ci s’est dirigé vers le banc de touche français et il y a eu attroupement autour de….. Alain Boghossian. Et si le changement passait par cet homme-là …