Confidences d’un coach désabusé mais surtout pas résigné !
Posté par aucomptoirdesports le 25 janvier 2009
Evoluer en 16 ans nationaux, ce n’est pas la même chose qu’évoluer en district ou même en ligue. C’est le championnat qui est censé regroupé l’élite, l’anti-chambre du monde professionel pour les jeunes qui aspirent à jouer au plus haut niveau. C’est donc un championnat exigeant qui recquiert non seulement des qualités techniques et tactiques mais surtout mentales. A mi-saison, le coach nous livre ses impressions sur son groupe…
Match reporté pour cause de terrain impraticable dû aux conditions climatiques et notamment la pluie.
Et le temps n’est pas au beau fixe non plus chez les 16 ans. Bien que nous ayons bien négocié la période des vacances de noel avec la bonne participation aux séances d’un grand nombre de joueurs, le retour du match à Wasquehal chez le leader a été difficile.
C’est un peu notre crise à nous !! Ce n’est ni le président, ni le coach qui part, mais c’est le fait que certains joueurs se permettent de ne pas s’entraîner, de ne pas participer à la vie du groupe, de ne pas avoir le niveau pour jouer en national, et que certains ne se posent pas les bonnes questions, car c’est toujours la faute des autres, car jamais ils ne se remettent en cause ( heureusement que c’est une petite minorité ), et ceci crée des tensions entre eux et moi !!
Et le plus dur pour moi, c’est de voir que je me suis trompé en recrutant tel ou tel joueur. Il faut dire qu’en recrutant un nouveau joueur, on fait un pari sur l’avenir, sur le developpement et l’enrichissement de ses qualités footballistiques ( techniques tactiques et mentales ), que si on le prend, il va nous apporter un plus, ce petit quelque chose qui fait qu’il a sa place dans l’équipe. Or quand ce dernier n’a joué que 13′ en 14 matches ( soit parce qu’il est pas prêt, pas bien dans sa tête, n’a pas le niveau, progresse plus lentement que les autres etc…), j’en viens à me poser des questions. Etant éducateur avant tout, j’essaie de former des joueurs, de futurs hommes respectables et respectueux….car un joueur qui se sent prisonnier, qui n’a plus envie de jouer, qui baisse les bras, c’est que quelque part j’ai failli à ma tâche……………
Mais je reste persuadé que nous sommes capables de nous maintenir, et ceci depuis que je les ai pris en main, que ce groupe mérite d’évoluer à ce niveau, et j’aimerai tant qu’ils y croient comme moi j’y crois car c’est un bon groupe, composé de bons joueurs de 16 ans……………….
L’avenir et nos 12 prochains matchs diront si je me suis trompé ou … pas !!!!
Le coach des 16 ans
Ta reflexion est vraiment intéressante. C’est marrant parce que pas plus tard qu’hier avec un ami coach d’athlé on discutait de la nécessité de responsabiliser les athlètes. Leur faire prendre conscience qu’ils appartiennent à un groupe de compétition et pas seulement d’entraînement. Après au-delà de l’épanouissement sportif c’est le développement de la personne qui importe plus. A ce titre, on reprenait l’exemple de Lucas avec Manaudou. Certes, il avait fait d’elle la plus grande nageuse de tous les temps. Mais au final lorsqu’elle a du endosser son lot de responsabilités, elle s’est retouvée esseulée et surtout désoeuvrée. En gros on estimait que Lucas l’avait trop protégé et assisté à défaut de la responsabiliser. Mais bon, ce travail de coach est difficile car bien souvent on a très peu de retour sur le ressenti des athlètes (surtout dans cette catégorie d’âge!) et même si on se remet en question, on doit souvent avancer suivant nos propres convictions…
Bon courage
stef,
il est vrai que la responsabilisation des joueurs est importante, et faire en sorte qu’ils deviennent des acteurs de leur pratique et trés importante.la difficulté dans un groupe,et notamment les sports co, c’est justement de gérer le groupe tout en gérant les individualités, c’est pourquoi il est important de pouvoir se reposer sur des leaders, qu’ils soient techniques, de vestiaire, des « aboyeurs », bref des personnes que le groupe reconnaît comme tel, capable de parler aux autres, de prendre la parole, de relayer le coach.
et j’ai ces personnes dans mon equipe.et le problème, c’est quand ces joueurs ne repondent pas forcément, ou que les autres sont tellement à côté de la plaque, débordés, qu’eux mêmes se sentent par instant impuissant.
c’est là que la limite de la responsabilisation peut s’exprimer!!!
et que le projet commun prend toute son ampleur, toute son importance.et c’est pour cela que je pense qu’il est difficile d’avancer avec ceux qui freinent les autres.